Thibaut Cuisset

En 2010, la ville de Clermont-Ferrand qui confie chaque année à un photographe le soin de « porter un regard libre et attentif sur le thème "La ville : son paysage, son environnement, ses habitants"», commande un travail à Thibaut Cuisset474. Thibaut Cuisset choisit de photographier la périphérie de la ville, explorant à nouveau ces espaces intermédiaires entre la ville et la campagne comme il avait pu le faire à maintes reprises, par exemple à Rome ou à Moscou et s’éloigne quelque peu pour laisser voir les monts et les puys d’Auvergne.

« Sur Clermont-Ferrand, il avait pris le parti de ne pas photographier l’intérieur de la ville, son centre, mais la périphérie. Donc ces images parlent des faubourgs clermontois, de la périphérie ou de la lisière entre la ville et la campagne. J’avais regardé ça avec beaucoup d’intérêt en essayant de repérer sur les cartes les endroits qu’il avait photographié et quand on fait ce travail là, on s’aperçoit que vraiment, il s’est placé sur la lisière. Parfois, on voit des champs dans ses photos, et s’il y avait une image en contrechamp c’était vraiment la ville. Ca m’a beaucoup intéressé. » Entretien avec Jean Attali

Ce que souligne Jean Attali au sujet de ce travail rappelle le questionnement que Thibaut Cuisset a eu lorsqu’il a travaillé sur les périphéries de villes italiennes : « où s’arrête la nature, et où finit la ville ? ». Et finalement, en interrogeant ces zones, à la lisière de la ville, la campagne est manifestement approchée, à tel point que parfois, si l’on ne pense pas au lieu de prise de vue en observant ces images, il est facile d’oublier qu’elles sont prises depuis la périphérie clermontoise.