Thibaut Cuisset

En 2009, Thibaut Cuisset obtient le prix de l’Académie des Beaux-Arts – Marc Ladreit de Lacharrière qui a pour vocation de permettre à des photographes confirmés de réaliser un projet significatif et de le diffuser à travers une exposition.

C’est une belle opportunité pour Thibaut Cuisset, qui commence à envisager le projet Campagnes françaises à cette même période. Le projet présente se concentre sur les campagnes du centre de la France: entre mars et août 2010, il parcourt les paysages d’Ardèche, de Haute-Loire, de Lozère, d’Aveyron, de Loire, de l’Allier et encore du Loir-et-Cher Cher. Fidèle à sa démarche, Cuisset évite le spectaculaire et cherche à représenter la campagne du centre de la France telle qu’il la voit, sans en rajouter. Il porte une attention particulière à ce que ces paysages soient reconnus sur la scène de la photographie française,
mais aussi par les habitants des lieux, premiers concernés par le territoire. Comme le souligne Christine Ollier, Thibaut Cuisset « tente d’affirmer la singularité de la Campagne française par un regard contemporain dénué de patriotisme ou de nostalgie en choisissant d’observer plutôt des contrées peu étudiées ».
La série Campagne française / Fragments réalisée à l’occasion du prix de l’Académie montre que l’approche du photographe considère les variations saisonnières et surtout les effets qu’elles entrainent sur le paysage. Il réalisera d’ailleurs de nouvelles reconductions. Dans tous les paysages qui composent cette série, aucun ne semble prendre le dessus : le regard du photographe continue d’affirmer que la beauté se trouve en tout lieu et que tout paysage est digne d’intérêt. En cela, la notion de sérialité est fondamentale dans l’œuvre du photographe.

Ici, aucun paysage ne semble être vierge des traces de l’activité humaine. Les hommes ne sont pas représentés dans les paysages, mais ils sont particulièrement présent : le photographe souligne leur travail sur le paysage, sans que cela ne traduise un jugement. Comme il s’attache à la préciser, ses images ne dénoncent pas, elles décrivent.