À travers les nombreux voyages qu’il va effectuer au Japon depuis sa résidence à la Villa Kujoyama de Kyoto, Thibaut Cuisset réalise un travail sur la campagne japonaise. C’est ainsi qu’il photographie des lieux ordinaires où le façonnement du paysage par l’activité humaine est visible en permanence : rizières, habitations, routes... comme pour nous montrer, à travers son regard, qu’ils méritent d’être regardés.
« Ainsi, les photographies du Japon, quoique déliées de toute anecdote et de toute signature trop évidente des choses, montrent-elles tout de même le Japon d'aujourd'hui avec une extraordinaire précision. Tout se passe avec Thibaut Cuisset comme s'il fixait dans l'espace un point imaginaire qui serait l'inverse du cliché. » BAILLY Jean-Christophe, L’étendue de l’instant In CUISSET Thibaut, BAILLY Jean-Christophe, Campagne japonaise, Éditions Filigranes, 2000.
Thibaut Cuisset cherche à photographier le paysage tel qu’il est, en apportant toujours une attention particulière à la lumière et à la couleur, relativement différente au Japon des paysages qu’il avait photographiés auparavant, autrement plus secs voire arides.
« Ce pays, je l’ai choisi pour affiner mes recherches sur le paysage, pour me confronter à une culture radicalement différente. Pour m’essayer à d’autres couleurs de territoires. Je ne l’ai pas décidé pour me conforter dans mon travail mais pour me déstabiliser sans pour autant créer une véritable rupture, simplement pour affiner mes recherches et aller de l’avant. » Thibaut Cuisset
Les paysages du Japon, tout comme ceux de ses autres campagnes photographiques, nous montrent ce qu’Olivier Bonfait nomme « le spectacle d’une essence » quand Jean-Christophe Bailly parle de son côté d’une « tonalité locale », pour venir nous rappeler la singularité de ces espaces.


